A l’initiative de la Confédération Européenne des ONG pour le Secours et le Développement (CONCORD) et du Comité de la Société Civile de l’Union Européenne pour la Stratégie Conjointe Afrique Union Européenne (EU CS Committee on the JAES), une délégation de la société civile africaine a pris part les 16 et 17 juillet 2019 à Bruxelles à des rencontres de plaidoyer avec les institutions de l’Union Européenne (UE) et du groupe Afrique Caraïbe Pacifique (ACP).
La délégation de la société civile africaine était composée de la Plateforme des Acteurs de la Société Civile au Bénin (PASCiB), de la Plateforme ‘’Les Jeudis de Cotonou’’ du Cameroun et de l’Observatoire Ouest Africain des Migrations. Ces rencontres de plaidoyer menées à Bruxelles rentrent dans le cadre des négociations en cours pour dessiner le futur accord qui remplacera l’Accord de Cotonou prévu pour prendre fin le 29 février 2020.
L’Accord de Cotonou signé le 23 juin 2000, à la suite des quatre (4) Conventions de Lomé, définit les bases sur lesquelles repose le partenariat de développement entre l’Union Européenne et les 79 pays membres du Groupe ACP. Enfin de perpétuer ce partenariat stratégique de développement entre l’Union Européenne et les pays ACP, des négociations ont été lancées le 28 septembre 2018 afin d’élaborer le nouveau accord dit ‘’Accord Post-Cotonou’’. Malgré l’évidence actuelle sur le fait qu’aucun accord ne sera possible entre les deux parties à la fin février 2020, il est apparu nécessaire à la société civile euro-africaine d’entamer une série de plaidoyers pour que ses positions soient prises en compte.
Il faut rappeler le rôle très actif joué par la société civile depuis la signature l’Accord de Cotonou pour assurer une participation des acteurs associatifs et des ONG au dialogue politique entre l’Union Européenne et les pays ACP. Ce rôle actif de la société civile a été marqué par des actions de mobilisation autour des Accords de Partenariat Economique (APE) et des Accords de réadmission des migrants en situation irrégulière qui étaient des points clés de l’Accord de Cotonou. Fort des actions entreprises jusqu’alors, il était nécessaire aux acteurs associatifs et ONG de travailler à garantir et renforcer une meilleur prise en compte de la société civile dans l’Accord Post-Cotonou.
Des échanges tenus lors de ces deux jours de rencontres de plaidoyer avec des responsables du Service Européen de l’Action Extérieur (SEAE), de la Direction Générale Développement et Coopération de la Commission Européenne (DG DEVCO), de la Direction Générale du Commerce de la Commission Européenne (DG Trade), des ambassadeurs et du secrétariat du Groupe ACP, Il ressort que l’esprit de l’Accord de Cotonou concernant la participation des acteurs de la société civile reste présent dans le futur accord. Les discussions avec les différentes parties ont également permis d’apprendre que les négociations sur le socle commun de l’Accord Post-Cotonou se déroulent assez bien. Il resterait à discuter à ce niveau selon les dire de nos interlocuteurs les chapitres concernant la migration et la croissance économique durable. En outre, les parties nous ont informées du démarrage, dans le courant de septembre, des négociations autour du protocole régional UE-Afrique qui sera un des 3 piliers annexés au socle commun de l’Accord Post-Cotonou.
La franchise et la qualité des discussions menées aussi bien avec les représentants du groupe ACP que ceux de l’Union Européenne ont été saluées par les acteurs de la société civile euro-africaine qui se sont engagés à rester à l’écoute de l’évolution des négociations tout en continuant par envoyer leurs contributions éventuelles. Pour finir la société civile euro-africaine a également souhaité, dans la mesure du possible, la tenue d’une rencontre de consultation élargie pour faciliter l’expression des points de vue d’un large éventail d’associations et ONG à ce processus crucial pour les futures relations entre l’Union Européenne et les pays d’Afrique Caraïbe Pacifique.
Fait à Bruxelles le 17 juillet 2019
Pour l’Observatoire Ouest Africain des Migrations
Le Secrétaire Permanent
Samir ABI